Le bijou de la Préhistoire, berceau de la parure

Un homme préhistorique avec sa corpulence d’armoire normande fabriquant un délicat collier, c’est aussi anachronique qu’un danseur du Bolchoï chassant le mammouth, et pourtant…

Le bijou est inscrit dans l’histoire de l’humanité et remonte à la nuit des temps !

Les plus anciens éléments de parure découverts à ce jour (au Maroc, grotte de Bizmoune), sont datés de 150000 ans. Ces 32 coquillages marins, percés, polis et ocrés d’un mélange riche en oxyde de fer, décoraient le corps ou les vêtements. Ils auraient été des éléments d’échange ou d’identité culturelle, témoignant ainsi d’un comportement social de l’homme déjà très marqué.

Il y a 130000 années, dans l’actuelle Croatie (site de Kaprina), ce sont 8 serres d’aigles à queue blanche qui ont été collectées sur plusieurs rapaces, et façonnées pour être portées en collier ou bracelet sur un lien végétal ou de tendon d’animal. Nos très lointains ancêtres étaient donc capables de fabriquer des ornements sophistiqués, avec très certainement une forte symbolique, compte tenu de la taille imposante de ce rapace, et de sa difficulté à le chasser.

En Espagne, la grotte de Los aviones a révélé quant à elle, des coquillages percés, colorés de pigments travaillés et décorés datant de 115000 ans.

En ivoire, os, dent, coquillage, puis au fil des âges, en pierres plus ou moins dures travaillées en perles, ces attributs étaient-ils voués à la séduction, à un rite funéraire, à un échange, ou étaient-ils le signe d’un statut particulier ? Les hypothèses sont nombreuses et complexes à déterminer, car ces bijoux ont été retrouvés généralement dans des sépultures sur des enfants, comme sur des adultes des deux sexes. Une chose est certaine : notre robuste ancêtre donnait déjà dans la bijouterie !

Passez la souris sur l’image pour voir la légende !

Crédit photos : Musée des Confluences – A. Bouzouggar INSAP Maroc – L’EXPRESS AFP/Stringer – L’OBS – Musée de Carnac – Superprof – Musée de la Préhistoire Eyzies