Le bijou Art Nouveau, table rase du passé

Né en Angleterre en 1890, l’art nouveau est consacré par l’Exposition Universelle de Paris en 1900, qui qualifie ainsi le mouvement avant-gardiste des arts décoratifs et d’architecture. Il prendra une dimension internationale, avec pour volonté de rompre avec les « vieux styles » de l’aristocratie.

Entre 1890 et 1910 des artistes peintres, sculpteurs et maîtres verriers tel René Lalique vont créer des bijoux, mais les grands noms de la joaillerie classique suivent peu le mouvement.

Vive la nature, les iris, les libellules, et les serpents ! La femme aux cheveux dénoués, le corps nu drapé de voiles, devient fée, nymphe, ou papillon, un vrai scandale dans une époque toujours corsetée !

La créativité plus que la valeur des matériaux est à l’honneur. L’or, l’argent ou le bronze deviennent un support pour l’émail, le plique à jour (émail transparent comme un vitrail), l’opale, la pierre de lune, l’ivoire, la corne etc. Les accessoires, peignes à cheveux, sacs à main, manches d’ombrelle sont aussi traités comme de véritables bijoux.

Légères et bucoliques, les formes évoluent vers toujours plus d’excentricité jusqu’à lasser le public. Rapidement on aspire à plus de sobriété, avec des lignes droites et épurées qui ouvrent la voie de l’Art Déco.

Quelle conséquence inattendue aura l’installation de la lumière électrique ? Le diamant garde sa superbe, alors que les pierres de couleur peuvent être altérées. Ainsi naîtra la distinction entre la joaillerie, bijou du soir qui utilise principalement les pierres précieuses, et la bijouterie, bijou de jour, qui emploie davantage les pierres fines.

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Sources et crédits photos : Sotheby’s/Louis Aucoc – Rijks Museum/Lucien Gaillard – Jewelry magazine Chelsea – Drouot/Gustave Brunet – Fab fashion blog/ René Lalique – Pinterest – Mucha